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Siegfried. Une idylle noire
4.5 étoiles

    Mulisch, Harry  lister les titres de cet auteur 
  Bien que Hitler soit une des figures historiques sur lesquelles on a le plus écrit, peu de personnes ont réussi à percer le personnage. Peut-être faut-il appréhender le sujet différemment, se dit l'écrivain Rudolf Herter; ainsi, il lance l'idée pendant une interview qu'un élément fictif pouvait donner un éclairage sur la réalité. C'est alors qu'il reçoit la visite de deux petits vieux qui sont prêts à lui apporter cet éclairage nouveau. Réalité, fiction se mêlent habilement!
Outre le côté romanesque attrayant de cette histoire, l'auteur s'interroge sur la notion d'histoire, sur l'écriture, la philosophie, le hasard, la destinée. Cela peut sembler ambitieux mais c'est pourtant une réussite totale!
Vous retrouverez dans ce roman tous ceux qui ont approché Hitler et ont participé à l'élaboration de la doctrine nazie. Eva Braun est particulièrement touchante puisque c'est elle qui consent au plus grand sacrifice par amour.
Extraits:
Le regard de Hitler (p. 88) :
« "Je pense, dit Herter, qu'en posant sur vous ce fameux regard fixe, il vous imposait très consciencieusement une soumission totale. Vous étiez pour lui un danger potentiel dans votre position, vous auriez pu l'empoisonner; mais, par ce regard, il vous paralysait comme le fait un serpent d'un lapin."
« En disant ces mots, il se souvint subitement d'une expression employée par Thomas Mann pour caractériser le regard d'Hitler : son "regard de basilic". Le basilic, un animal ailé fabuleux, composé d'une tête de coq surmonté d'une aigrette, et d'un corps de serpent terminé par une griffe, brûle tout ce qu'il regarde; même les pierres se fendent sous son regard. La seule manière de le tuer consiste à le mettre devant un miroir qui lui renvoie son regard destructeur. C'est donc un suicide imposé. Mais un basilic reste quelque chose de positif, qui peut avoir un reflet, tandis qu'Hitler est pure négativité. Ceux qui le regardaient dans les yeux subissaient l'horror vacui. » Hitler et les autres (pp. 160-162) : « Au fond, dans quelle mesure Hitler était-il un être humain? Il avait le corps d'un être humain - quoique ce corps avait, dès le début, présenté des particularités étranges! En décrivant le "Juif" comme un être qui voulait dominer le monde pour détruire l'humanité, il avait fait un portrait tout à fait ressemblant de lui-même. Herter pensa à une phrase de Mein Kampf qui était restée gravée dans sa mémoire : "Si le Juif, à l'aide de sa profession de foi marxiste, remporte la victoire sur les peuples de ce monde, son diadème sera la couronne mortuaire de l'humanité. Alors notre planète recommencera à parcourir l'éther comme elle l'a fait jadis, il y a des millions d'années : il n'y aura plus d'hommes à sa surface." Il n'y aura plus d'hommes à sa surface! Autrement dit, les Juifs qui restaient sur la planète n'étaient pas des êtres humains, exactement comme lui-même. Si ce n'est que sa couronne mortuaire était plus terrible, car il n'écrit nulle part que les sous-hommes triomphants sous la bannière de leur mythique Führer, DER JUDE, allaient s'auto-éradiquer, comme il le faisait lui-même. Et le fait qu'il choisît justement les Juifs comme foyer de son propre nihilisme, de sa volonté de destruction totale, y compris de lui-même découlait bien du fait qu'ils avaient réalisé son grand idéal à lui : la "pureté de la race"" qu'ils avaient su sauvegarder pendant des millions d'années.
« Il repensa aux Falk. Ce qu'ils lui avaient raconté était sans aucun doute vrai. Mais comment cela était-il possible? Comment Eva avait-elle pu accepter de devenir l'épouse de Hitler et de le suivre dans la mort alors qu'il avait commandé l'assassinat de son fils? À quoi avait servi ce mariage? Quel en était le motif? Et qu'est-ce qui s'était passé après? Falk avait dit juste : la réflexion n'expliquait rien.
« La question de Maria lui revint soudain à l'esprit : pourquoi le Néant avait-il choisi Braunau (braun = brun) pour lieu de naissance de Hitler? Cette couleur brune revient sans cesse par la suite : la centrale du parti à Munich s'appelait "Maison brune"; les troupes SA étaient appelées "chemises brunes" et pour finir, Eva s'appelait aussi Braun. Parce que la famille d'Eva logeait souvent sur l'Obersalzberg, Göring appelait le Berghof "Maison brune". Le brun ne figurait pas dans le spectre solaire, c'était la couleur de la merde qui résultait du mélange, sur la palette, de toutes les couleurs spectrales; et cette pensée lui rappela quelque chose qui expliquait tout clairement. Le mois de la naissance de Hitler dans la clinique du docteur Wille, le médecin de service avait fait cette remarque sur Nietzsche : "Enduit d'excréments. Il s'enduit d'excréments. Il mange des excréments."
« Soudain il sent quelque chose de terrible qui lui prend la gorge et l'entraîne dans le sommeil, à travers le sommeil, au-delà du sommeil. »
  Christelle Divry (832 critiques, cliquez pour les voir)
 
Genre : Fiction TOP
Édition : Gallimard
   Date : 6/1/2003 ajoutez votre critique


 

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Siegfried. Une idylle noire

 

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